L’église Saint Aubin d’Ennery

Témoin de l’évolution de notre village à travers le temps

Dimensions intérieures

Forme de Croix Latine
Longueur : 44.50 m.
Largeur au niveau des bras du transept : 17.50 m.
Largeur de la nef : 12.85 m

Date de construction

De forme très allongée, l’église, peu homogène présente un “emboîtement” de plusieurs époques de construction, allant de la fin du XIème siècle ou du début du XIIème à la fin du XVIIème siècle.

La partie la plus ancienne est la travée qui porte le clocher construit vers 1125/1150. La nef et les bas côtés sont construits vers 1170/1175, terminés vers le XIIIème siècle, puis modifiés ensuite. Le chœur, le transept et les deux travées de la nef située à l’Est du clocher sont le résultat de chantiers successifs conduits par les maîtres maçons pontoisiens Nicolas et Denis LERMERCIER dans la seconde moitié du XVIème siècle. Les raccords entre les murs du transept XVIème et l’ancienne nef du XIIème siècle sont très visibles. Au XVIIIème siècle, la façade occidentale et la première travée de la nef sont reconstruites tandis que le bas côté Nord est restauré.

Curiosités

A l’extérieur :

La tourelle d’escalier, pentagonale menant aux combles puis au clocher date de la fin du XIIème siècle début du XIIIème siècle.

Le porche moderne qui donne accès à l’église au niveau de la troisième travée du bas-côté. Sa remise en état a permis de mettre au jour, pour l’instant un trumeau représentant le sacrifice d’Abraham (XIIIème siècle). Des recherches ultérieures seront réalisées afin de voir, s’il n’y a pas d’autres sculptures derrière les piliers actuels.

Le pignon du transept présente le motif assez peu courant de fenêtres jumelées surmontées d’une rose, héritage de la tradition médiévale.

Les baies des façades Sud et Nord sont alternativement des baies en plein cintre et de larges oculi, caractéristique au style roman Ile-de-France.

Le clocher :

Hauteur 31 mètres, surmontée d’une croix du XVème siècle (hauteur 2 m), présente deux parties :

La chambre des cloches comprenant deux élégants étages de baies jumelées en plein cintre avec colonnes et chapiteaux diversement décorées de sculptures : feuillage, animaux, diables.

La flèche de pierre octogonale, à écailles de poisson flanquée de quatre clochetons.

Ces deux éléments ont été remis en état au cours de l’année 2000. Les dates d’interventions précédentes relevées sont 1756 et 1934.

A l’intérieur :

La nef ancienne, désaxée vers le Sud, comporte quatre travées qui retombent sur trois colonnes mono cylindriques à chapiteaux feuillage. Ces colonnes soutiennent un triforium aux ouvertures simulées.

Seul le bas côté Sud, de la seconde à la quatrième travée a conservé ses voûtes d’origines du XIIIème siècle.

Bas coté Sud

Le bas côté Nord et la nef ont leurs voûtes plafonnées. Aucune archive trouvée à ce jour, ne permet de dire, s’il y a eu seulement amorce des voûtes ou leur effondrement à la suite d’un incendie.

La travée du clocher est épaulée par quatre grosses piles dont les ogives ont été refaites plus hautes dans l’axe de la nef. A l’origine, elles étaient semblables à celles donnant sur les bas côtés.

Ces ogives ont à leur base des sculptures de têtes humaines plutôt curieuses. La voûte a été refaite en 1902. A l’origine, il n’y avait pas de voûte et on pouvait donc voir l’intérieur du clocher.

La nef, partie XVIème siècle, se termine par un chœur à abside pentagonale et à deux étages de fenêtres.

BEFFROI – CARILLON – ABAT-Son

BEFFROI
Le beffroi est la structure en bois qui se trouve à l’intérieur du clocher, il est destiné à supporter les cloches. L’ancien beffroi a été réalisé et monté vers 1555. A l’époque il avait reçu quatre cloches, trois d’entre elles ont été réquisitionnées en 1793, remise au Commissaire de la République de l’époque à PONTOISE, le reçu faisant foi de ce dépôt existe toujours aux archives départementales à CERGY. La quatrième, Madelaine-Angélique, a continué à sonner l’angélus et les offices, jusqu’en mai 2001.
Le beffroi, a été démonté les 10 et 12 juillet 2001.
Le nouveau beffroi a été mis en place au cours de la première quinzaine de novembre 2001, il est destiné à recevoir le nouveau carillon. Il a 5,8 m de haut et pèse plus de sept tonnes. Il a été réalisé en chêne par la maison Bodet d’Angers (Maine-et Loire), et est entièrement chevillé.

LE CARILLON
Un carillon est un ensemble d’au moins 4 cloches accordées entre elles, chacune ayant sa note.
La cloche existante, Madelaine-Angélique, bénite en 1732, porte le prénom de l’épouse du Seigneur d’ENNERY Jacques Thomas François Charpentier. C’est en mémoire de son fils, Victor Thérèse Charpentier, marquis d’ENNERY, qu’une litre funéraire orne les piliers de l’église. Cette cloche, remise en état, est aujourd’hui le bourdon du nouveau carillon.
Le carillon d’Ennery est composé de 6 cloches :
Madelaine – Angélique a été descendue du beffroi le 17 mai 2001. Elle a été montée sur le nouveau beffroi au cours de la deuxième quinzaine de novembre avec les cinq autres cloches, qui se nomment Aubin, Notre-Dame des Trois Clochers, Antoine, Louis et Irène.
Ces cinq nouvelles cloches ont été coulées par la fonderie Cornille-Havard de Villedieu les Poêles (Manche) au cours de l’été 2001.
Ces cloches ont été bénites le 17 novembre 2001 par Monseigneur Hervé RENAUDIN, évêque du diocèse de Pontoise assisté de Monsieur l’Abbé Louis MARECAL, curé de la paroisse.

LES ABAT-SON
De nouveaux abat-son ont été mis en place. Ils sont en bois de châtaignier et présentent une ouverture plus grande que leurs prédécesseurs pour une meilleure répartition du son dans l’espace (40° avec la verticale).

AUJOURD’HUI

Depuis 2002, le carillon sonne les heures et les demies de 7 h 00 à 19 h 00. Il sonne l’Angélus trois fois par jour (7/12/19 heures) et chaque office.
Six cloches, donc six notes, assurent au carillon un large répertoire. A ce jour 26 pages musicales ont été programmées. Il est possible d’en programmer 50.
Tous les jours avant 12 h, le carillon joue la ritournelle dite d’Ennery, composition du campanologue contemporain Régis Singer.
Tous les jours avant 18 h, le carillon joue l’hymne à la joie, extrait de la neuvième symphonie de Beethoven.
Nombreuses sont les occasions d’interpréter autant de motifs religieux que d’airs profanes.

Bibliographie et remerciement

Auteur : Guy LUCAS

Histoire d’ENNERY par Yves BORGES
Les seigneurs et le marquisat d’ENNERY par l’abbé Louis LEFEVRE
Service Départemental de l’Inventaire.